jeudi 14 octobre 2010, par André Martin
http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article411
« Collecter 50 millions d’euros pour les salariés des secteurs en grève ( SNCF, raffineries, routiers, enseignants etc..) c’est jouable »
« L’une des solutions efficaces serait d’organiser très vite un Solidaires’thon »
Il suffit que les intersyndicales de ces secteurs en organisent quelques modalités pratiques
Elles doivent faire connaitre très très vite les coordonnées des CCP où des millions de Français pourront envoyer leurs dons de soutien aux grévistes
Quand une réforme est désapprouvée par 75% des Français et qu’elle est imposée par un monarque qui n’a plus la confiance que de 25% des Français, il doit bien avoir des solutions, dans un pays en principe encore en démocratie, pour obtenir le retrait de cette réforme. Si la démocratie avait été respectée, un référendum aurait été organisé. Ce référendum était d’autant plus indispensable que Sarkozy a répété à plusieurs reprises qu’il ne toucherait pas au droit à la retraite à 60 ans, car il n’avait pas sollicité un tel mandat pendant sa campagne de 2007. Ce référendum qu’il nous vole, il existe un moyen simple, original et rapide de l’organiser.
Nous l’appellerons le Solidaires’Thon. Nous suggérons cette appelation uniquement pour signifier que, si nous voulons une efficacité à grande échelle, il faut impérativement s’inspirer des modalités très efficaces de collectes des dons ... du Téléthon (collectes sur les lieux publics, dans les manifestations du 16 puis du 19 octobre, promesses de dons, publication en continue et médiatisée du total des dons récoltés etc …)
Les caractéristiques de la situation actuelle sont les suivantes :
· ¾ des Français sont opposés à cette réforme-ci et sont prêts à apporter leur soutien à telle ou telle forme d’actions pour être entendus. Les grèves et les manifestations sont des leviers, mais nous devons en trouver d’autres, complémentaires
· pour des raisons multiples qu’il faut analyser précisément (1), des millions de Français ne peuvent pas faire grève, ou n’osent pas faire grève, ou jugent que ça ne ferait ni chaud ni froid à leur employeur. Mais des millions sont prêts à peser très fort, si nous sommes capables de leur proposer des modalités efficaces de soutien aux grévistes
· il y a ceux, très nombreux, que l’on entend déclarer lors d’interviews : « j’ai 2 enfants, 3 crédits … je voudrais bien faire grève, mais je ne peux pas me permettre de perdre 80 euros par jour ». Cette réalité dramatique, Sarkozy et le Medef la connaisse bien. D’où leur risque calculé que des grèves massives et généralisées étaient peu probables
· certes, les manifestations continuent de s’amplifier. Mais il faut comprendre qu’une course de vitesse est engagée. Le calendrier de Sarkozy était habile : présentation du projet le 16 juin, conseil des ministres début juillet, passage en force à l’Assemblée Nationale par le vote du 15 septembre, puis passage en force au Sénat d’ici le 15 octobre (reporté de quelques jours). Par rapport à ce calendrier, les mobilisations des confédérations ont été prises de vitesse : 5 journées de mobilisations d’ampleurs croissantes, mais étalées sur 1 mois et demi ! … De plus les étudiants viennent de commencer leur année universitaire et leurs actions d’information et de sensibilisation ont débuté il y a à peine 1 à 2 semaines
· la recherche de l’unité syndicale est certes nécessaire, mais l’unité syndicale à tout prix a, de fait, conduit à un flou sur les objectifs (retrait/pas retrait … quels points non négociables ? ... quels points négociables ? …) et à un flou sur les modes d’actions susceptibles d’atteindre les objectifs
· résultat de tout cela : la confédération dont le poids est toujours déterminant dans ce genre de confrontation sociale majeure (la CGT) est tiraillée entre différentes préoccupations légitimes : souci de laisser aux salariés le soin de décider démocratiquement de leurs modes d’action dans leurs entreprises, volonté de ne « pas lâcher », hésitation à demander le retrait du projet de réforme, crainte (fondée) qu’un grand nombre de salariés qui voudraient faire grève ne puissent pas financièrement se le permettre, avec le risque à la clé que le monarque ne soit pas contraint de jeter l’éponge.
Comment sortir de cette situation ubuesque où une réforme désapprouvée par 75% des Français risque d’être imposée à notre pays par un monarque qui n’a plus la confiance que de 25% des Français ?
Partant du constat que ¾ des Français sont prêts à soutenir les grévistes, mais que seulement un pourcentage beaucoup plus restreint estiment pouvoir faire utilement grève dans leurs entreprises, une solution en découle. Celle qui consiste à organiser à très grande échelle la solidarité financière avec tous les secteurs stratégiques en grève. Ce qui, à l’évidence, permettrait à ces secteurs de tenir le temps nécessaire, en attendant que d’autres secteurs stratégiques les rejoignent, voir prennent le relais.
Evaluation très grossière des dons qui pourraient être recueillis :
· Si les 2/3 des 3 millions de manifestants donnent en moyenne 5 euros, ça donne 10 millions d’euros.
· L’apport d’une journée de salaire pour ceux qui ont des salaires qui le permettent et de 10 euros pour les salariés au SMIC (1/100 ème de leur salaire mensuel), ça donne … (faites les calculs).
· Les dons possibles des retraités non présents aux manifs pourraient permettre de recueillir entre …. et ….
· Ceux qui risquent de devoir travailler 2 ans de plus si la réforme passe sont probablement prêts à faire des dons significatifs pour y échapper.
Ajoutons à ces catégories, tous ceux qui, même parmi les gens aisés, sont prêts à s’offrir le plaisir de voir le monarque avaler son chapeau … comme son copain Villepin y avait été contraint avec le CPE.
Il n’est donc pas déraisonnable d’estimer que le montant total du soutien financier aux grévistes pourrait se situer dans une fourchette entre xxxx millions d’euros et zzzz millions d’euros (à compléter après calculs).
Nous publierons prochainement :
· un projet d’appel, simple et court, à cette solidarité financière à grande échelle, signé par quelques premiers signataires : personnalités connues et leaders syndicaux des cheminots, des raffineries et d’autres secteurs en grève reconductible. Si vous êtes a priori prêts à co rédiger et à co signer un tel appel, faites-nous le savoir dès maintenant
· il faudrait qu’un grand média (Mediapart ou … ou …) accepte d’héberger cet appel, avec publication en continu des signataires
· autre idée : le 16 octobre, chaque manifestant pourrait arborer un badge ou une pancarte avec « J’ai donné 10 € au SOLIDAIRES’THON » - « J’ai donné 10 € pour gagner le RETRAIT » - « J’ai donné 20 € pour faire plier Sarko » …..
Voilà, l’idée du Solidaires’thon (ou du le Grévit’hon) est sur les rails. Il appartient aux intersyndicales des secteurs en grève d’en faire connaître très vite les modalités pratiques. Et pour permettre des collectes massives dans les manifestations du 16 puis du 19 octobre.
Il suffit à ces intersyndicales de faire connaître, au plus vite et le plus largement possible, les adresses des CCP où les Français pourront envoyer leurs dons. Ainsi que la ou les adresses mail où ils pourront envoyer leurs promesses de dons. Ainsi que le site qui annoncera, à intervalles réguliers, le montant total des dons recueillis sur la France entière.
Pour ne pas perdre de temps :
· transmettez très vite autour de vous cette idée d’un Solidaires’Thon. Notamment aux intersyndicales de cheminots et des raffineries
· discutez ces propositions dans vos sections syndicales d’entreprise
Avant que le Solidaires’Thon se mette en place, il serait utile d’évaluer très vite si beaucoup de citoyens pensent qu’il s’agit d’une idée potentiellement très efficace et devant être lancée absolument. De toute façon, il n’y a rien à y perdre et tout à y gagner. Une suggestion pour recueillir vos avis : ceux qui souhaitent le lancement du Solidaires’thon peuvent le faire savoir en signant l’appel « Retraites, Chômage : Arrêtons la désinformation ! » sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?page=article&id_article=6
Dans la case Profession vous pouvez mettre « OK Solidaires’thon »
andré martin
co fondateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/
Publication et diffusion autorisées, même si cette contribution est susceptible de quelques modifications.
Certes de nombreux salariés du privé n’osent pas se lancer dans une grève de plusieurs jours et se limitent souvent à des débrayages pour aller aux manifestations. Mais n’oublions pas que 5 à 10% de grévistes pendant 2 jours, dans une entreprise du privé, ça ne fait généralement ni chaud ni froid à l’employeur. Les salariés sont même contraints de rattraper ensuite leur boulot en retard ! Ces situations sont très majoritaires chez les cadres et les techniciens. Dans de tels cas de figure, il est certainement plus utile et plus habile que ces salariés puissent verser à une caisse de solidarité aux grévistes une partie des 1, 2 ou 3 jours de pertes de salaire qu’ils étaient prêts à sacrifier. Ne déduisez pas de ces réalités que nous suggérons aux catégories de salariés évoquées que nous les invitons à … en payer d’autres pour faire la grève à leur place.
Il en est exactement de même dans beaucoup de secteurs de la Fonction Publique : si les salariés perdent des jours de salaires, l’employeur n’en a rien à cirer. Mieux, il se frotte les mains puisqu’il fait des économies.
Les retraités non plus ne peuvent pas utiliser le levier de la grève.
Il y a donc des dizaines de millions de Français qui ne peuvent pas peser par la voie classique et traditionnelle de la grève. Même si, bien entendu, le rôle des fédérations syndicales est d’œuvrer pour élargir les grèves à un certain nombre d’autres secteurs susceptibles d’exercer une pression économique forte. L’organisation à très grande échelle de la solidarité financière avec les grévistes permet aussi de mesurer et de faire connaître le niveau de sympathie et de soutien dont bénéficient les salariés en grève reconductible.
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