Appel des agents de l’inspection du travail et du ministère du travail de l’ile de France
Nous, agents de l’inspection du travail et du ministère du travail, sommes totalement opposés au projet de loi sur les retraites, porteur de régressions sociales majeures.
Ce projet du gouvernement, n’a qu’un seul objectif au fond ; faire encore baisser le niveau des pensions qui a déjà décru de 20% suite aux réformes de 1993 et 2003. En ligne de mire, il s’agit de miner définitivement le système par répartition et le salaire socialisé qui rémunère les salariés pendant les périodes hors travail. L’objectif est bien d’imposer à terme des systèmes par capitalisation que seules les catégories supérieures aux revenues élevées pourront s’offrir, laissant la majorité des salariés et des classes populaires dans la misère.
L’allongement à 62 ans de l’âge légal de départ, et à 67 ans celui permettant de percevoir une retraite à taux plein, aggravera encore les conditions de travail de tous comme les conditions de vie des retraités et ne fera qu’accroître les inégalités sociales.
Il est parfaitement hypocrite de prétendre vouloir faire travailler plus longtemps les salariés quand les entreprises se débarrassent des salariés âgés, abaissant ainsi l’âge de cessation d’activités en dessous de 59 ans, et que 2/3 des salariés sont hors activité à 60 ans : au chômage, en invalidité ou en dispense de recherche d’emploi.
Alors que l’espérance de vie en bonne santé est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes, cette réforme, si elle est adoptée, supprimera les quelques belles années de la retraite pour faire durer plus longtemps encore le calvaire de tous : ceux qui auront encore un emploi, usés par des années de plus en plus pénibles au fil du vieillissement ; le maintien dans la dépendance et la précarité pour ceux en invalidité ou au chômage, avant de partir avec des pensions permettant à peine de survivre.
L’existence de métiers pénibles, qui va souvent de pair avec de bas salaires et donc de faibles pensions, est tout simplement nié puisque chaque travailleur concerné devra individuellement se soumettre à un « guichet de triage » en devant apporter la preuve médical d’un taux d’incapacité de 10%, pour pouvoir continuer à liquider sa retraite à 60 ans. Cela ne concernerait que quelques dizaine de milliers de travailleurs, alors que les maladies professionnelles en frappent plusieurs millions.
Les salariés ayant commencé à travailler tôt percevant aussi souvent des salaires très faibles et donc des retraites en proportion, devront cotiser encore plus longtemps avant de pouvoir partir en retraite, puisque les dispositifs leur permettant de partir avant 60 ans, introduits en 2003, ont été supprimés par le gouvernement, qui les trouvait encore trop généreux.
Cette réforme renforcera encore les inégalités entre hommes et femmes. Celles-ci perçoivent déjà des pensions inférieures de 60% à celle des hommes. Ceci du fait des discriminations salariales dont elles sont victimes à qualification égale : elles perçoivent des salaires inférieures de 27% en moyenne à ceux des hommes, des contrats à temps partiels imposés qui les concernent en priorité, allant de pair avec des salaires « partiels », et enfin des carrières intermittentes, du fait qu’elles assument l’essentiel des charges d’enfants par manque de structures d’accueil de la petite enfance. Au bout du compte, elles percevront des pensions encore moindres en regard de celles de leurs collègues masculins.
L’allongement des âges légaux de départs, aura nécessairement un effet de « vases communicants » sur le marché du travail, retardant encore l’âge d’entrée dans l’emploi stable des jeunes déjà frappés par un taux de chômage record de 25%.
Les arguments avancés pour justifier ce projet qui ramènera la société des dizaines d’années en arrière apparaissent de plus en plus pour ce qu’ils sont : un simple habillage pour masquer une réforme destinée à satisfaire les marchés financiers.
Face à la détermination du gouvernement, il faut rassembler nos forces pour faire nombre, dans la durée. L’essentiel des droits des travailleurs s’est construit par de grands mouvements sociaux prolongés qu’a connus le pays : la journée de huit heures, les conventions collectives, la protection sociale, les congés payés, les droits syndicaux… Pour imposer le retrait de ce projet néfaste et maintenir la retraite à 60 ans, il n’ y’ a pas d’autres choix que de franchir une étape pour amplifier la grève, tous ensemble, privé-public, dans l’unité, comme nous y sommes déjà parvenus en 1995, et en 2006 avec le CPE pourtant déjà voté.
Cet appel a été signé par plus de 350 inspecteurs du travail, contrôleurs du travail et adjoints administratifs d’Ile de France.
Nous, agents de l’inspection du travail et du ministère du travail, sommes totalement opposés au projet de loi sur les retraites, porteur de régressions sociales majeures.
Ce projet du gouvernement, n’a qu’un seul objectif au fond ; faire encore baisser le niveau des pensions qui a déjà décru de 20% suite aux réformes de 1993 et 2003. En ligne de mire, il s’agit de miner définitivement le système par répartition et le salaire socialisé qui rémunère les salariés pendant les périodes hors travail. L’objectif est bien d’imposer à terme des systèmes par capitalisation que seules les catégories supérieures aux revenues élevées pourront s’offrir, laissant la majorité des salariés et des classes populaires dans la misère.
L’allongement à 62 ans de l’âge légal de départ, et à 67 ans celui permettant de percevoir une retraite à taux plein, aggravera encore les conditions de travail de tous comme les conditions de vie des retraités et ne fera qu’accroître les inégalités sociales.
Il est parfaitement hypocrite de prétendre vouloir faire travailler plus longtemps les salariés quand les entreprises se débarrassent des salariés âgés, abaissant ainsi l’âge de cessation d’activités en dessous de 59 ans, et que 2/3 des salariés sont hors activité à 60 ans : au chômage, en invalidité ou en dispense de recherche d’emploi.
Alors que l’espérance de vie en bonne santé est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes, cette réforme, si elle est adoptée, supprimera les quelques belles années de la retraite pour faire durer plus longtemps encore le calvaire de tous : ceux qui auront encore un emploi, usés par des années de plus en plus pénibles au fil du vieillissement ; le maintien dans la dépendance et la précarité pour ceux en invalidité ou au chômage, avant de partir avec des pensions permettant à peine de survivre.
L’existence de métiers pénibles, qui va souvent de pair avec de bas salaires et donc de faibles pensions, est tout simplement nié puisque chaque travailleur concerné devra individuellement se soumettre à un « guichet de triage » en devant apporter la preuve médical d’un taux d’incapacité de 10%, pour pouvoir continuer à liquider sa retraite à 60 ans. Cela ne concernerait que quelques dizaine de milliers de travailleurs, alors que les maladies professionnelles en frappent plusieurs millions.
Les salariés ayant commencé à travailler tôt percevant aussi souvent des salaires très faibles et donc des retraites en proportion, devront cotiser encore plus longtemps avant de pouvoir partir en retraite, puisque les dispositifs leur permettant de partir avant 60 ans, introduits en 2003, ont été supprimés par le gouvernement, qui les trouvait encore trop généreux.
Cette réforme renforcera encore les inégalités entre hommes et femmes. Celles-ci perçoivent déjà des pensions inférieures de 60% à celle des hommes. Ceci du fait des discriminations salariales dont elles sont victimes à qualification égale : elles perçoivent des salaires inférieures de 27% en moyenne à ceux des hommes, des contrats à temps partiels imposés qui les concernent en priorité, allant de pair avec des salaires « partiels », et enfin des carrières intermittentes, du fait qu’elles assument l’essentiel des charges d’enfants par manque de structures d’accueil de la petite enfance. Au bout du compte, elles percevront des pensions encore moindres en regard de celles de leurs collègues masculins.
L’allongement des âges légaux de départs, aura nécessairement un effet de « vases communicants » sur le marché du travail, retardant encore l’âge d’entrée dans l’emploi stable des jeunes déjà frappés par un taux de chômage record de 25%.
Les arguments avancés pour justifier ce projet qui ramènera la société des dizaines d’années en arrière apparaissent de plus en plus pour ce qu’ils sont : un simple habillage pour masquer une réforme destinée à satisfaire les marchés financiers.
Face à la détermination du gouvernement, il faut rassembler nos forces pour faire nombre, dans la durée. L’essentiel des droits des travailleurs s’est construit par de grands mouvements sociaux prolongés qu’a connus le pays : la journée de huit heures, les conventions collectives, la protection sociale, les congés payés, les droits syndicaux… Pour imposer le retrait de ce projet néfaste et maintenir la retraite à 60 ans, il n’ y’ a pas d’autres choix que de franchir une étape pour amplifier la grève, tous ensemble, privé-public, dans l’unité, comme nous y sommes déjà parvenus en 1995, et en 2006 avec le CPE pourtant déjà voté.
Cet appel a été signé par plus de 350 inspecteurs du travail, contrôleurs du travail et adjoints administratifs d’Ile de France.
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