Grenoble - Fac maintien du blocage

Source : Indymédia.grenoble

Bloquage de la fac

mercredi 3 novembre 2010 à 06:00
CAMPUS

suite à l’AG de ce matin 2 novembre sur le campus, qui a réuni entre 400 et 500 personnes, (cf ici, un bloquage de la fac doit avoir lieu demain : maintien des deux bâtimens déjà bloqués aujourd’hui (ARSH et BSHM) et extension du blocage au plus qu’on pourra ; c’est pourquoi besoin de monde, de BEAUCOUP de monde, même. (malgré l’heure)

RDV devant l’ARSH (arrêt de tram B et C "Bibliothèques universitaires"

Prochaine AG étudiante : mercredi 3 novembre 2010 à 12:30
Amphi 2 ARSH (Amphi Weil si beaucoup de monde)

Je tiens à vous rappeler que bloquer une université, et donc empêcher ceux qui veulent aller en cours de s'y rendre, est une action illégale.
Je l'ai crié haut et fort hier et je compte appeler la police en cas de blocage aujourd'hui.
Si je ne peux pas me rendre en cours avec mon fauteuil roulant, je porterai plainte contre chacun de ceux qui m'en empêcheront.
Il y a dans ce pays un droit de grève, et c'est très bien. Il n'est pas établi qu'il s'applique aux étudiants, mais après tout chacun est libre de se nuire à lui-même. En revanche, le blocage et l'interdiction d'accéder à un lieu public est une action illégale.
En conséquence, j'appellerai la police pour faire rétablir mes droits.
J'ai entendu hier que j'étais "facho" (parce que favorable à l'ordre établi, "égoïste" (parce que privilégiant mes projets personnels à ce que vous appelez le bien commun). J'ai entendu des comparaisons avec Pétain et 1940 ("en 1940, après la capitulation, fallait se résigner? Ici aussi, on a perdu la bataille mais on entre en résistance"). Vous vous prenez pour qui? Des résistants??? Par contre, quand on vous parle de prise d'otages pour décrire ce que vous faites, vous ne supportez pas et vous dites que ce que vous faites n'a rien à voir. Mais comparer avec 1940 ne vous gêne pas...
Il y a des gens qui ont besoin d'aller en cours. A cause d'hier, je serai déjà défaillante dans une matière. Il serait bien que vous ne fichiez pas toute mon année en l'air! J'étais major de promo l'an dernier, je ne mérite pas ça!

Je ne te traiterai pas de "facho" tout simplement parce que je trouve que c'est déplacé et historiquement erroné.

Tu dis dans ton message que tu es en fauteuil roulant et tu parles des désagréments que certains grévistes de ta fac ont provoqués. Tu parles de ton cas personnel, individuel mais tu ne parles jamais d'action collective.
J'imagine que tu te prépares a travailler. Est-ce que fondamentalement tu penses pouvoir travailler jusqu'à tes 67 ans ?
Tu écris que tu circules en fauteuil roulant alors j'aimerais savoir si tu penses que les travailleurs handicapés doivent aussi continuer a travailler jusqu'à plus soif ?

Pour ma part je ne suis pas très familier des problématiques liées au handicap et c'est pourquoi j'ai cherché sur internet s'il existait des groupes qui parlaient des contre-réformes en cours et je suis tombé sur ce communiqué de l'association des paralysé-es de France ( http://www.reflexe-handicap.org/archive/2010/10/11/reforme-des-retraites-et-handicap-le-compte-n-y-est-pas.html ) et il me semble qu'il est explicite.


"L'amendement proposé par le gouvernement sur le départ à la retraite des parents d'enfants lourdement handicapés et adopté par le Sénat ne constitue en aucun cas une avancée puisqu'il ne fait que maintenir les droits actuels pour les parents d'enfants en situation de handicap !

L'APF attend des réponses à la hauteur des attentes suscitées par le gouvernement auprès des personnes en situation de handicap et de leurs familles.

Lors des différents entretiens entre l'APF et le ministère du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, sous l'égide du président de la République, l'association a proposé un certain nombre de mesures significatives d'une réelle avancée.

L'APF tient à rappeler au gouvernement 3 mesures essentielles :

- l'assouplissement effectif de l'accès à la retraite anticipée considérant à la fois les contraintes de justifications administratives et les modalités d'ouverture du droit (durée de cotisation et durée validée « en situation de handicap ») ;

- la prise en compte des périodes d'arrêt maladie au titre de la situation de handicap dans le calcul du montant de la pension de retraite (en termes de périodes cotisées et validées) ;

- l'intégration de mesures fortes au bénéfice des aidants familiaux (parents et conjoints)."

Alors, si au lieu de t'en prendre aux grévistes de ta fac tu t'intéressais enfin au fond du débat...parce qu'il te concerne, à plus d'un titre..

Merci, Ramiro, pour ces réponses qui renvoient à un approfondissement face à l'adversité et qui permettent à tous ceux qui visitent ce forum de se documenter encore mieux. (sur ce fil comme sur le fil "fermé", avec citation d'articles).

signé : un ancien occupant de Science Po Paris...
souvenirs, souvenirs..

Je me déplace en fauteuil roulant mais je ne suis pas et ne serai jamais travailleur handicapé. Je ne suis pas étudiante handicapée non plus. J'ai déjà travaillé et je ne vois aucun inconvénient à travailler jusqu'à 67 ans. C'est même ce que je souhaite faire. Arrêtons de stigmatiser et de traiter tel ou tel groupe comme-ci ou comme-ça.
Je rappelle qu'il est illégal de bloquer l'accès à un lieu public. Aujourd'hui, j'ai pu forcer le barrage. Pour le cours d'hier, je serai malheureusement défaillante, ce qui signifie que je ne validerai ni l'UE ni le semestre ni l'année. Juste à cause d'une bande d'individus qui au nom d'un idéal commun pensent pouvoir imposer leur volonté aux autres.
Trouvez-vous ça normal?
Moi pas.
Et "fauteuil roulant" ne signifie pas "handicapé", cela signifie simplement que marcher est difficile, douloureux ou, pour certains, impossible. Moi, je ne suis pas handicapée et je n'accepte pas qu'on me traite d'handicapée.
J'ai travaillé, j'ai vécu à l'étranger. AUjourd'hui, j'ai repris des études pour atteindre mon objectif. Lorsqu'il sera atteint, je me ferai un plaisir de travailler jusqu'à 67 ans (et sans doute 70 d'ici là).
On vit vingt ans de plus que nos grands-parents. Pourquoi devrait-on partir à la retraîte avant l'âge auquel il partaient (65 ans)???
En plus, je rappelle qu'on peut partir à 62 ans si on veut. Personne ne vous met le couteau sous la gorge pour partir à 67 ans si vous ne le souhaitez pas!
Mais la question n'est même pas là. Vous pouvez bien aller manifester dans la rue, bloquer la mairie, la préfecture, le parlement ou le ministère, même l'Elysée. Cela aura d'ailleurs sans doute plus de poids qu'une université, où vous ne faites que détruire la vie de gens qui se battent pour avancer!!!

Aurélie,
heureux d'apprendre que ton état n'est que temporaire mais tu ne m'enlèvera pas de l'idée que les handicapés rencontrent des problèmes spécifiques et qu'il est normal qu'ils s'organisent collectivement pour les satisfaire. Ce n'est pas les réduire à un handicap, au contraire lorsque je parle de "travailleurs hanidcapés" c'est bien les unir au reste de la société dans une même revendication.

Pour ce qui est de la légitimité du mouvement, je crois t'avoir déjà répondu ailleurs mais permets moi de te dire qu'il y a des travailleurs qui exercent des métiers difficiles et que pour eux la retraite est une véritable délivrance. Quant au problèmes des annuité tu as raison de dire que l'on peut continuer a partir à 60 ans à la retraite...mais es tu sûre que le montant de la retraite suivra. Puisque tu aimes le concret je te laisse deviner ce qui se passera, dans la vraie vie...

Sinon, pour ce qui est de ton absence, encore une fois, ne la joue pas en solo (je sais, ça va te changer de d'habitude...) Tes profs ne sont pas des monstres froids et si tu n'es pas la seule a avoir raté ton TD et bien demande (avec tes ami-es) une exception...mieux, bats toi pour obtenir, avec les étudiants grévistes, que les jours de grève soient banalisés.

Je n'ai jamais dit que mon état était temporaire, juste qu'il ne constituait pas ce que j'appelle un handicap. Pour moi, une personne handicapée, c'est quelqu'un qui ne peut pas faire certaines choses seul. Moi, je peux tout faire seule. Je n'accepte jamais aucune aide, aucun aménagement d'études, d'emploi ou de quoi que ce soit. Je vis seule sans aucune aide à domicile, et c'est mon choix.
Ensuite, concernant la grève, quand c'est illégal, c'est illégal. Vous pouvez aller braquer une banque et dire "désolé, c'est parce que je suis surrendetté et que mes enfants crèvent de faim", vous irez quand même en prison.
Moi, je n'ai rien demandé, et mon projet est compromis.
Vous trouvez ça normal, tant mieux pour vous. Moi, je compte porter plainte contre le collectif à l'origine du blocage.
Les autres étudiants n'ont pas le même problème que moi. Eux ne seront pas déclarés défaillants. Moi, c'est foutu. Après avoir été major de promo l'an dernier, c'est pour le moins injuste.

Écoute, jusque là j'ai été sympathique et j'ai plutôt essayé d'être conciliant...Mais je vais te livrer le fond de ma pensée

J'ai surtout l'impression que tu es une grosse individualiste...et bien porte donc plainte (contre qui ? contre quoi ?)et continue de penser que dans la vie tu es seule, que tu ne dois rien a personne (pas même la fac que tu fréquentes régulièrement) et que notre société est composées d'individus libres de toutes contraintes. Pour ma part je me place du côté des travailleurs qui luttent, des métallos, des femmes de ménages des cantines de Marseille, des personnels des aéroports, des profs, des éboueurs et je ne pense pas qu'à ma petite carrière qui finalement n'est pas trop usante (j'ai des congés comme aujourd'hui, je suis payé à lire des livres et je pourrai le faire - avec des bonnes lunettes - jusqu'à 80 ans).

Je crois que ton problème fondamental c'est que tu ne penses qu'à toi. Prends un avocat, vas lui raconter ta vie mais lâche nous les baskets.

On est revenu à Marx, ou quoi?
On a le droit de privillégier sa vie, sa carrière et ses efforts. Vous, vous privilégiez autre chose, c'est votre droit. Mais ne venez pas, au nom de VOTRE idéal, foutre NOTRE vie en l'air - la mienne en l'occurence.
Je compte porter plainte contre le collectif à l'origine du mouvement et contre les individus qui m'ont interdit l'acces à la fac hier (dont j'ai mine de rien relevé les noms). Le motif: perte de chances, préjudice matériel et moral.
Il s'agira d'une action au civil et je gagnerai: "tout fait quelconque de l'homme ayant causé à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer".
Le blocage étant par ailleurs illégal et le dommage évident (perte de mon année ou tout au moins (avec la seconde session) perte de toute chance d'avoir une mention et d'être major de promo, donc d'obtenir les masters visés, etc.), il ne restera au juge qu'à calculer le montant du préjudice!
J'espère que ça fera jurisprudence et que vous y réfléchirez à deux fois avant de détruire la vie d'autrui!

Visiblement ta vie n'a pas l'aire d'être trop gâchée par ces évènements...content de voir que tu as de l'énergie a revendre pour venir pourrir nos revues de presse militantes.

Je te laisse à ta fiction juridique...j'ai d'autres chats a fouetter.

PS: tu devrais plus souvent fréquenter la bibliothèque universitaire pour te cultiver et apprendre qui était Marx, ça t'éviterait de raconter n'importe quoi.

C'est justement parce que ma vie est foutue que je me bats!!!
Quant à vos actions militantes, il faut bien que quelqu'un vous rappelle qu'elles sont illégales.
Par ailleurs, il est interdit d'appeler à une action illégale sur internet et tout site qui y contravient encourt des poursuites.
Le blocage d'un lieu public étant illégal, je vous laisse en déduire le reste.
QUant à Marx, je me permets de vous rappeler que quand vous opposez les riches et les pauvres, les "fils à papa de sciences po" (faux, mais bon...) aux éboueurs et autres prolétaires, vous vous en rapprochez dangereusement.
Je ne dis pas que la réforme est bien, loin s'en faut. Je déteste Sarkozy sans doute autant que vous. Je suis révoltée par beaucoup de choses qui se passent dans ce pays. Je n'ai voté qu'une seule fois à droite dans ma vie: en 2002 au second tour, contre pire que ça...
Jusqu'en 2002, je me positionnais même plutôt à l'extrême gauche. Mais un jour, on se rend compte que tout ça ne sert à rien. Mieux vaut se battre pour s'en sortir soi-même que d'attendre que l'Etat-providence-en-faillite ne vienne à votre secours! Sinon, on risque d'attendre longtemps...
C'est ce que j'ai décidé de faire (m'en sortir), avec succès jusqu'ici, mais c'est ce que vos militants ont détruit! Et c'est pour ça que je suis en colère et c'est pour ça que je compte me battre avec les armes qui me restent (les armes juridiques).
Si vous saviez d'où je viens, vous verriez peut-être les choses autrement... Il y a quinze ans, personne ne pensait que je m'en sortirais comme je m'en suis déjà sortie. Vouloir aller plus loin, est-ce un crime?

Prce que tu as raté UN td? ben dis donc c'est plus que selectif ton truc ?
egoistement je penserai qu'une vie est fichue pour d'autres motifs, la perte d'un enfant, une maladie incurable, un peloton d'execution, mais je suis comme le autres, je en vois pas plus loin que le bout de mon nez ...

quand je pense (oui,, parfois je pense!) que les rescapés des camps de concentration , sont rentrés, et ont entrepris de reconstruire sur un champ de ruines, ben je me dis que c'etait quand meme vachement moins complqiue que de rater un cours ...........
mais bon, je ne suis qu'une idiote qui a passé son bac à 28 ans , reussi un concours apres et entrpris de s études universitaires à 35 ans avec trois enfants ( en travaillant à temps complet ) donc je ne sais pas .............

Ah, tu veux faire dans le misérabilisme?
On fait un concours?
Deux maladies neurologiques incurables; donnée pour morte à 17 ans; bac passé à 25 ans; deux bac+2 et deux ans à l'étranger, en travaillant dans des organisations européennes, ensuite (+ divers petits boulots précaires en France au milieu de tout ça); reprise d'études universitaires à 33 ans, entrée en filière sélective à 34 ans.
Je souffre 24 heures sur 24, je fais des efforts surhumains pour tenir le coup tous les jours. Je refuse le statut d'handicapée. Je réussis malgré tout. J'étais major de promo l'an dernier. Sans vos petits copains bloqueurs, j'en aurais peut-être fait autant cette année. En tout cas, j'aurais eu une mention (j'avais mention très bien l'an dernier).
Je serai défaillante, donc je ne pourrai pas valider en première session. Aller en deuxième session interdit d'avoir une mention ou d'être major de promo. Par conséquent, je ne pourrai pas rentrer dans les masters que je visais.
C'est pas une vie foutue, ça? Je méritais ça, tu crois?

Troll!

Sujet fermé. Le second avec Aurélie...

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