Retraites: Résistance partout jusqu'au retrait de la loi

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    La réforme des retraites ...

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    Jomico


    Messages : 1
    Date d'inscription : 14/10/2010

    La réforme des retraites ... Empty La réforme des retraites ...

    Message  Jomico Jeu 14 Oct - 12:29

    Il faut arrêter de faire peur en permanence sur les retraites. Brandir tous ces chiffres en milliards participe de cette peur. Chaque mois, tous régimes confondus - complémentaires, régimes de base, régimes volontaires -, on verse environ 25% de nos salaires brut en cotisations retraite. Cela veut dire que, si l'on a un salaire brut de 2 000 euros, on verse chaque mois 500 euros de cotisations retraite. Cela permet de financer un système de retraite globalement généreux par rapport à l'ensemble des systèmes existants, et plus solide aussi. Justement parce qu'il repose sur environ 25% de cotisations. Ce que nous dit le COR est simple : pour faire disparaître les déficits, il faut que ce taux passe à 30% en 2030 et à 35% en 2050. Ces prévisions, bien sûr incertaines, nous fournissent des ordres de grandeur utiles pour la réflexion - et surtout elles montrent que des solutions existent. Alors pourquoi se dispute-t-on sur les retraites ? Justement parce qu'il y a plusieurs choix possibles. On peut soit tout faire reposer sur cette augmentation des cotisations, soit faire reposer une partie de l'effort sur les cotisations et une autre sur une amélioration de l'emploi des seniors, sachant que tous les gens qui aiment leur travail n'ont pas pour premier souhait de se mettre à la retraite à 60 ans. La grande difficulté, dès qu'on parle de mesures visant à allonger la durée au travail, est qu'on se retrouve souvent à pénaliser des personnes qui ne peuvent tout simplement pas travailler plus parce que beaucoup d'entre elles sont déjà au chômage à la veille de leur retraite. C'est pour cela qu'une mesure uniforme telle l'augmentation de l'âge légal de départ à 60 ans serait vraiment injuste parce qu'elle reviendrait à « gratter » quelques milliards d'euros sur le dos de personnes qui sont en allocation chômage (ou au RSA) à 59 ans et demi, et qu'on obligerait à y rester un ou deux ans de plus. Ce serait une injustice inacceptable.


    La répartition ne peut servir de boussole que si le système s'équilibre. Aujourd'hui les retraites représentent en France 12,8% du PIB, soit beaucoup plus que dans les pays développés, en Suède par exemple où elles absorbent 7,7% du PIB. A l'intérieur du système actuel, il existe trois leviers : le niveau des pensions ; l'âge légal et la durée de cotisation ; le niveau des cotisations. Qui n'est pas de 25% mais de 29% du salaire. Ensuite, on peut envisager des réformes du système : basculement vers la retraite par points ; fusion des régimes du privé et de la fonction publique, du régime général et des retraites complémentaires. En Europe se sont succédé trois âges de réforme des systèmes de retraite. Dans les années 1970 et 1980, le choix fut d'augmenter les taux de cotisation, ce qui a provoqué une hausse du chômage et de l'exclusion, et de multiplier des mesures très coûteuses de préretraite. Dans les années 1990, on a privilégié le rééquilibrage et un lien plus direct entre les cotisations et les droits ouverts. Et puis, dans les années 2000, se sont imposées les réformes de structure. L'exemple allemand est très révélateur. En 2001, avec l'Agenda 2010 et les réformes Harz, le taux de remplacement a été diminué de 70% à 67%. En 2005, les Allemands ont fusionné toutes leurs caisses de retraite, y compris les régimes spéciaux. En 2009, a été décidé le report de l'âge légal de 65 à 67 ans. De cette histoire et de ces comparaisons émergent deux leçons. Il n'y a pas de Grand Soir des retraites, qui ne peuvent se réformer que de manière progressive. Il convient de jouer sur de multiples leviers.
    Premier levier : le niveau des pensions. La France reste le seul pays développé où un retraité dispose d'un niveau de vie supérieur de 4% à celui d'un actif et où le revenu mensuel moyen d'un retraité est supérieur de 10% à celui d'un actif. Le taux de pauvreté atteint 4% pour les plus de 65 ans mais 20% pour les jeunes, qui subissent par ailleurs un taux de chômage de plus de 25%. Il est donc légitime de s'interroger sur le niveau des pensions, qui fait l'objet pour l'instant d'un tabou.
    Deuxième levier : l'âge légal et la durée de cotisation. Partout en Europe et dans le monde développé, l'âge légal est compris entre 65 et 67 ans. La première mesure du plan d'ajustement grec porte d'ailleurs sur le report d'ici à 2015 de l'âge minimum de la retraite à 60 ans et de l'âge légal à 65 ans avec la nécessité de 40 annuités. A fortiori si l'on décide de ne pas toucher au niveau des pensions, il n'y a pas d'alternative au relèvement de l'âge légal et de la durée de cotisation. Troisième levier : la hausse des cotisations ou des impôts sur laquelle il convient de faire preuve d'une grande prudence. Les cotisations représentent 29% des salaires contre 18,5% en Grèce et 19,1% en Allemagne : toute augmentation joue contre l'emploi. Le déficit de 32 milliards est hors de proportion avec les recettes de l'impôt sur le revenu (50 milliards), a fortiori avec le bouclier fiscal (600 millions) et les éventuelles hausses d'impôts devront être affectées en priorité au désendettement.
    Un autre levier doit être actionné : une politique active d'emploi des seniors (taux d'emploi de 38% en France, contre 70% en Suède, 62% aux Etats-Unis et 54% en Allemagne).


    Aucune réforme des retraites ne se substituera à une politique d'emploi, et en particulier des seniors. On a besoin de proposer pour les retraites un nouvel horizon porteur de droits que les gens puissent s'approprier et qui encourage la mobilité professionnelle. Le manque de lisibilité des droits à la retraite entraîne souvent, en matière d'emploi des seniors, des comportements frileux. Beaucoup de gens ont pris leur retraite plus vite parce qu'ils ont cru que certains droits allaient être supprimés. L'unification du système des retraites n'est pas un détail technique, en particulier du point de vue des trajectoires d'emploi et de la mobilité professionnelle des personnes qui doivent savoir qu'elles ne perdront rien dans ce cas. Toute réforme profonde des systèmes de retraite ne peut s'appliquer intégralement du jour au lendemain. La loi elle-même doit prévoir un calendrier d'entrée en vigueur progressive, car elle s'appliquera aux nouvelles générations qui partiront en retraite. La loi suédoise, votée en 1994, s'est appliquée progressivement à partir de 1995 et s'applique à plein depuis 2008. Raison de plus pour voter vite, dès 2012, puisque ce genre de loi ne peut s'appliquer que sur dix-quinze ans. Raison de plus pour que la gauche fasse vite des propositions.

    Par T. Piketty & N. Baverez (Economistes)

    La réforme des retraites ... 1099571


    " Il faut résoudre le problème du chômage (réduire le taux de chômeurs et de créer des emplois) pour pouvoir régler le problème des retraites "

    Jomico

    Bien amicalement

      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr - 14:21