Venez nombreux la soutenir :
- Au rassemblement organisé mercredi 23 mars à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché).
- Le jour du rendu de l’appel, jeudi 24 mars à 9 heures, au palais de justice.
Le 21 juin dernier à eu lieu à Poitiers place de la Liberté ce que les journalistes ont appelé une « rixe avec la police » et que le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux appelle tout bonnement un tabassage policier. Les 6 prévenus ont été jugés en première instance lors d’un procès fleuve de 10 heures le 8 juillet dernier. Après avoir fait appel contre les six jeunes interpellés à cette occasion, le commissaire Papineau, seulement à quelques heures du nouveau procès, s’est brusquement désisté pour concentrer sa charge sur une seule d’entre eux. Lors du procès en appel, le procureur a requis une peine énorme à son encontre : huit mois de prison dont six fermes et l’obligation d’indemniser ses “victimes”, alors que son avocate a demandé la relaxe totale.
Rappelons-le, la version policière, telle que l’a rapportée le patron de la police au tribunal le 8 juillet et sur laquelle il n’a pas été suivi, est la suivante. Responsable du service d’ordre de la Fête de la musique, il est sorti seul et en gilet pare-balles à 1 h 30 pour faire le point. L’ambiance était sereine. Arrivant place Charles-de-Gaulle, il entend : “Papineau, on aura ta peau !” et, une canette de verre atterrit à ses pieds, du côté gauche. La trajectoire étant en dehors de son champ de vision, c’est en tournant la tête qu’il aperçoit, sur sa gauche, une silhouette non identifiable compte tenu de sa capuche. Il décide d’appeler par radio pour aide au contrôle de la personne. Il fixe cette silhouette qui, se dirigeant vers la rue de la Regratterie, resserre sa capuche et part en courant. Il la poursuit jusqu’à la place de la Liberté, mais ce n’est qu’en passant devant la Médiathèque qu’il l’identifie et le signale par radio. Arrivent alors cinq autres jeunes ainsi qu’une douzaine de policiers, et débute une interpellation très violente à l’issue de laquelle ces cinq jeunes sont maîtrisés ; puis Nina elle-même se retrouve au sol, et le commissaire reçoit d’elle un coup de pied.
Que M. Papineau se soit pourvu en appel nous semble cohérent – en dehors de l’aspect financier non négligeable que représentent les amendes : voulant certainement ménager la chèvre et le chou, la justice n’a pas retenu les “violences avec armes” en bande organisée, mais a donné raison à la police en ce qui concerne les outrages et la rébellion. Elle a condamné un des six jeunes à 15 jours de prison ferme, quatre (dont Nina) à 2 mois d’emprisonnement avec sursis, et la dernière à 70 heures de travail d’intérêt général, sans compter les amendes dont 1 500 euros solidairement. Nous l’avions déclaré bien avant le rendu du procès, ce choix du tribunal est selon nous un très mauvais calcul. Sans le début de l’”affaire” place de Gaulle, ce qui s’est passé place de la Liberté perd en effet tout le sens que voudraient lui donner les policiers. Rien ne prouve que le “Papineau, on aura ta peau !” proféré place de Gaulle est le fait de Nina, et personne n’a vu qui a lancé une canette de verre aux pieds de M. Papineau. Il n’avait donc aucune raison de poursuivre Nina en particulier. La seule raison valable est que, comme l’a fait remarquer Me Ménard au procès, M. Papineau avait aussitôt reconnu Nina. S’il n’avait aucune raison de la poursuivre, il n’en avait pas plus de l’appréhender place de la Liberté. Et s’il n’y avait aucune raison de l’appréhender, il n’y en avait pas davantage d’interpeller les autres jeunes ni de les molester jusqu’au commissariat.
Il ne restait donc aux policiers, comme à l’accoutumée, qu’à se couvrir préventivement avec les outrages et la rébellion auxquels s’est accrochée désespérément la justice. Il s’est agi une fois encore, pour les policiers, de harceler ceux et celles dont les convictions ne leur plaisent pas afin de pouvoir ensuite les poursuivre devant les tribunaux. Tout cela est aujourd’hui bien peu crédible. Car comment des policiers qui ont menti pour les “violences avec armes en bande organisée” auraient-ils dit la vérité pour les “outrages et rébellion” ?
La nouveauté au procès en appel ce sont les nombreuses contradictions des propos du commissaire Papineau. Dans une première version, il dit n’avoir pas vu, ni entendu qui avait jeté la bouteille et qui avait dit “Papineau on aura ta peau”. Dans une seconde version, il affirme avoir vu “la silhouette tout en noir” l’insulter et en déduit donc que c’est cette même personne qui lui a jeté la bouteille.
Dans cette affaire comme dans beaucoup d’autres qui ont des policiers non seulement pour parties civiles mais encore pour témoins et même pour enquêteurs, il n’y a ni preuves ni témoins non policiers venant donner quelque réalité aux allégations de ces policiers. Et, dans cette affaire comme dans beaucoup d’autres, tous les moyens sont bons, y compris les mensonges et les affabulations, pour charger certains militants qui sont ciblés afin de les faire “tomber”. Cela participe du harcèlement policier mis en œuvre à Poitiers depuis plusieurs années maintenant à l’égard de certains jeunes ; méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées par les autorités. Ce harcèlement sert à dissuader ceux et celles qui y sont soumis de s’engager sur le terrain politique, ou à les intimider lorsqu’ils et elles se sont déjà engagés. Il sert aussi à détourner l’attention de l’essentiel : les agissements de la préfecture et de la police, ainsi que l’alliance objective de la mairie et de la préfecture, en ce qui concerne Poitiers ; et, au niveau national, il vise à faire oublier les profondes inégalités existant en France, auxquelles la seule réponse apportée par les autorités (État comme collectivités locales) est la répression – non seulement et bien sûr pour occulter le problème, mais aussi pour empêcher que d’autres solutions soient avancées.
Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux exige la relaxe de Nina
- Au rassemblement organisé mercredi 23 mars à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché).
- Le jour du rendu de l’appel, jeudi 24 mars à 9 heures, au palais de justice.
Le 21 juin dernier à eu lieu à Poitiers place de la Liberté ce que les journalistes ont appelé une « rixe avec la police » et que le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux appelle tout bonnement un tabassage policier. Les 6 prévenus ont été jugés en première instance lors d’un procès fleuve de 10 heures le 8 juillet dernier. Après avoir fait appel contre les six jeunes interpellés à cette occasion, le commissaire Papineau, seulement à quelques heures du nouveau procès, s’est brusquement désisté pour concentrer sa charge sur une seule d’entre eux. Lors du procès en appel, le procureur a requis une peine énorme à son encontre : huit mois de prison dont six fermes et l’obligation d’indemniser ses “victimes”, alors que son avocate a demandé la relaxe totale.
Rappelons-le, la version policière, telle que l’a rapportée le patron de la police au tribunal le 8 juillet et sur laquelle il n’a pas été suivi, est la suivante. Responsable du service d’ordre de la Fête de la musique, il est sorti seul et en gilet pare-balles à 1 h 30 pour faire le point. L’ambiance était sereine. Arrivant place Charles-de-Gaulle, il entend : “Papineau, on aura ta peau !” et, une canette de verre atterrit à ses pieds, du côté gauche. La trajectoire étant en dehors de son champ de vision, c’est en tournant la tête qu’il aperçoit, sur sa gauche, une silhouette non identifiable compte tenu de sa capuche. Il décide d’appeler par radio pour aide au contrôle de la personne. Il fixe cette silhouette qui, se dirigeant vers la rue de la Regratterie, resserre sa capuche et part en courant. Il la poursuit jusqu’à la place de la Liberté, mais ce n’est qu’en passant devant la Médiathèque qu’il l’identifie et le signale par radio. Arrivent alors cinq autres jeunes ainsi qu’une douzaine de policiers, et débute une interpellation très violente à l’issue de laquelle ces cinq jeunes sont maîtrisés ; puis Nina elle-même se retrouve au sol, et le commissaire reçoit d’elle un coup de pied.
Que M. Papineau se soit pourvu en appel nous semble cohérent – en dehors de l’aspect financier non négligeable que représentent les amendes : voulant certainement ménager la chèvre et le chou, la justice n’a pas retenu les “violences avec armes” en bande organisée, mais a donné raison à la police en ce qui concerne les outrages et la rébellion. Elle a condamné un des six jeunes à 15 jours de prison ferme, quatre (dont Nina) à 2 mois d’emprisonnement avec sursis, et la dernière à 70 heures de travail d’intérêt général, sans compter les amendes dont 1 500 euros solidairement. Nous l’avions déclaré bien avant le rendu du procès, ce choix du tribunal est selon nous un très mauvais calcul. Sans le début de l’”affaire” place de Gaulle, ce qui s’est passé place de la Liberté perd en effet tout le sens que voudraient lui donner les policiers. Rien ne prouve que le “Papineau, on aura ta peau !” proféré place de Gaulle est le fait de Nina, et personne n’a vu qui a lancé une canette de verre aux pieds de M. Papineau. Il n’avait donc aucune raison de poursuivre Nina en particulier. La seule raison valable est que, comme l’a fait remarquer Me Ménard au procès, M. Papineau avait aussitôt reconnu Nina. S’il n’avait aucune raison de la poursuivre, il n’en avait pas plus de l’appréhender place de la Liberté. Et s’il n’y avait aucune raison de l’appréhender, il n’y en avait pas davantage d’interpeller les autres jeunes ni de les molester jusqu’au commissariat.
Il ne restait donc aux policiers, comme à l’accoutumée, qu’à se couvrir préventivement avec les outrages et la rébellion auxquels s’est accrochée désespérément la justice. Il s’est agi une fois encore, pour les policiers, de harceler ceux et celles dont les convictions ne leur plaisent pas afin de pouvoir ensuite les poursuivre devant les tribunaux. Tout cela est aujourd’hui bien peu crédible. Car comment des policiers qui ont menti pour les “violences avec armes en bande organisée” auraient-ils dit la vérité pour les “outrages et rébellion” ?
La nouveauté au procès en appel ce sont les nombreuses contradictions des propos du commissaire Papineau. Dans une première version, il dit n’avoir pas vu, ni entendu qui avait jeté la bouteille et qui avait dit “Papineau on aura ta peau”. Dans une seconde version, il affirme avoir vu “la silhouette tout en noir” l’insulter et en déduit donc que c’est cette même personne qui lui a jeté la bouteille.
Dans cette affaire comme dans beaucoup d’autres qui ont des policiers non seulement pour parties civiles mais encore pour témoins et même pour enquêteurs, il n’y a ni preuves ni témoins non policiers venant donner quelque réalité aux allégations de ces policiers. Et, dans cette affaire comme dans beaucoup d’autres, tous les moyens sont bons, y compris les mensonges et les affabulations, pour charger certains militants qui sont ciblés afin de les faire “tomber”. Cela participe du harcèlement policier mis en œuvre à Poitiers depuis plusieurs années maintenant à l’égard de certains jeunes ; méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées par les autorités. Ce harcèlement sert à dissuader ceux et celles qui y sont soumis de s’engager sur le terrain politique, ou à les intimider lorsqu’ils et elles se sont déjà engagés. Il sert aussi à détourner l’attention de l’essentiel : les agissements de la préfecture et de la police, ainsi que l’alliance objective de la mairie et de la préfecture, en ce qui concerne Poitiers ; et, au niveau national, il vise à faire oublier les profondes inégalités existant en France, auxquelles la seule réponse apportée par les autorités (État comme collectivités locales) est la répression – non seulement et bien sûr pour occulter le problème, mais aussi pour empêcher que d’autres solutions soient avancées.
Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux exige la relaxe de Nina
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