Sarkozy peut rebondir

Courrier International

Face à une opposition incapable d'offrir une alternative crédible, le président français a toutes les chances de conserver son poste lors de la présidentielle de 2012, estime la Süddeutsche Zeitung

http://www.courrierinternational.com/article/2010/10/29/sarkozy-peut-rebondir

Oui, c'est bien ça.
C'est bien l'un des enjeux de la bataille actuelle: si Sarkozy gagne dans la rue aujourd'hui, il gagne aussi dans les urnes en 2012.

En effet, même très impopulaire suite à cette réforme, s'il la réussit, il reste l'homme fort à droite. Il évitera toute autre candidature que la sienne à l'UMP et sera en tête de la droite au premier tour de la présidentielle.

Au second tour, quoi qu'on en dise maintenant, avec encore presque deux ans pour préparer l'élection, il est en bonne position pour l'emporter...

D'autant que la gauche de gauche est toujours divisée au point de ne même pas proposer son unité comme perspective politique à ce mouvement (Dieu que ça manque cruellement, c'est à chialer!).

Pour le PS, eux vont se déchirer avant les primaires, alors que la droite sera en ordre de bataille derrière Sarkozy.

Si cette loi passe, il le sait, cComme Thatcher: il nous bat dans la rue, et non content de tuer le syndicalisme à la française, il nous bat en 2012 dans les urnes et repasse

Donc il faut tout faire pour le faire échouer et bloquer cette loi!

Et si la gauche passe en 2012, on rase gratis ?
Je pense qu'il faut se garder de continuer à participer à entretenir des illusions de ce côté. Je pense que cette gauche est tout à fait capable de faire aussi bien pour le Capital et le patronnat, et que justement quand çà chauffe de trop une petite alternance permet de continuer la même politique avec moins de mouvements sociaux. Cette gauche ne représente pas l'alternative mais bien une certaine continuité. C'est pas pire, mais çà ne peut pas être beaucoup mieux.

C'est donc bien dans la rue qu'çà s'passe, dans les luttes, les blogages de l'économie, les grèves, la grève générale, et l'auto-organisation...et une réelle alternative au capitalisme, que je n'imagine pas autrement qu'en révolution sociale et en projet de société qu'il faudrait s'atteler à batir. Le reste n'est qu'illusions et voie sans issue.

Sarkosy ne pense et n'agit pas seul, il sert les intèrêt de la classe dominante, et le MEDEF lui dicte sa loi. Personnaliser à ce point le conflit me semble politiquement dramatique d'ailleurs, parce que çà participe d'empêcher la lecture de la politique qui se mène au regard de la réalité de ce système.

Comme le dit ce très sympathique tract                 http://dndf.org/?p=8113&utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=en-greve-jusqua-la-retraite-de-toute-exploitation                 "Il y a quelque chose qui se passe et quoiqu’il adviendra par la suite, posera sans doute les bases d’autres chemins à prendre"                                                   Perso je m'en tape de la gauche ou de la droite, je crois davantage à ce qui se passe là tout de suite maintenant, ces rencontres qui font vibrer les tripes, cette résistance qui si elle s'essouffle (et je n'en crois rien) ce n'est que pour atteindre le second et même en apnée on arrivera bien à tenir 18 mois Ne rien lâcher, dénoncer, bloquer, rassembler... Les médias traditionnelles ne sont plus crédibles.. les informations, les vraies , sont relayées et il y a une soif de comprendre, d'échanger, de résister... Alors gauche ou droite peu m'importe car ils devront de toutes façons composer avec nous  

Merci Kris

Source : http://nantes.indymedia.org/article/22149La guérilla sociale
par Didier 

Chaque mouvement social d’envergure créé des formes d’actions originales et il semble que celui en cours est en train d’inventer spontanément celui de "guérilla sociale".

A travers tout le territoire s’organisent des groupes de tailles plus ou moins importants autour d’un même mot d’ordre : "on continue". La première stratégie, traditionnelle, de manifestations et de grèves répondant aux mots d’ordres syndicaux, a échoué – même si ce terme est relatif puisque cet "échec" à faire reculer le gouvernement n’a pas entrainé un terme définitif à la résistance. (J’emploie ce terme à propos) 

Sans doute, les manifestants ne se faisaient-ils pas beaucoup d’illusions sur les chances de réussite de cette méthode, alors même que les organisations politiques et syndicales affichaient (hypocritement) une confiance aussi déplacée que de façade. 
Chacun savait qu’il aurait fallu monter le niveau de la lutte d’un cran et déclencher une grève générale pour instaurer un réel rapport de force capable d’emporter le morceau. Pour différentes raisons, cela n’a pas eu lieu. 

La loi est aujourd’hui votée et va être promulguée. En d’autres temps, le mouvement se serait effondré. Cela n’est pas le cas, pour plusieurs raisons :
Le symbole des retraites est fort. Ce n’est pas un hasard si cette réforme a focalisé le mécontentement. 
La lutte est conduite par la base et bénéficie d’un soutien populaire. Les ordres de "démobilisation" n’ont pas d’effets, d’où qu’ils proviennent. La suite et les formes du mouvement sont décidés de façon décentralisées et "dé-hiérarchisées" 

Nous assistons donc à une poursuite du mouvement de "basse intensité", accentuée par les vacances scolaires. Des dizaines d’assemblées générales" ont lieu presque quotidiennement , la plupart du temps suivies d’actions "coups de poing", à l’initiative de groupes ad hoc, rassemblant diverses sensibilités politiques et milieux professionnels. L’esprit de résistance est entretenu, le discours défaitiste et fataliste est contredit, les règles du jeu sont changées. 

Cette forme d’action ouvre des perspectives considérables non seulement pour la survie du mouvement, mais aussi pour son développement. Chaque jour, nous (ré)apprenons à débattre, à communiquer, à décider, à agir. La guérilla sociale a l’initiative. C’est elle qui décide "où" "quand" et "comment", et non plus les "faiseurs d’opinion". Elle a la légitimité suprême de réelle représentativité du peuple, qu’elle doit revendiquer et sauvegarder. Elle est garante d’un contrat social, dernière digue contre la déferlante du néo-libéralisme Elle est indépendante de par son hétérogénéité Elle a son réseau d’information. Elle doit le développer. 

Elle peut être invincible.

Pierrot a écrit:Et si la gauche passe en 2012, on rase gratis ?

Sûr que non, on rasera pas gratis.

Et de toute façon, une alternance à majorité PS, effectivement ne changerait rien...

Le PS doit arriver derrière les partis anticapitalistes unis. Et ces partis doivent porter les propositions du mouvement social.

En ce sens le levier politique et le mouvement social ne peuvent pas être dissociés.

Surtout que le mouvement actuel est profondément politisé.

Ce qui fait que beaucoup rejettent l'électoralisme des partis qui veulent vraiment bâtir une alternative au libéralisme, c'est qu'ils sont infoutus de la faire ensemble.

Si nous les y contraignons par la base tout devient possible.

c'était le discours en 1981.
on en a pris pour longtemps de l'austérité et des reculs ensuite...l'alternance s'est montrée très efficace pour endormir les mouvements sociaux et mettre en oeuvre des politiques réactionnaires.
C'est un discours parfaitement social-démocrate, un discours qui fait du parti le porte parole, et l'instrument de la prise du pouvoir dans le cadre des institutions actuelles qui ne sont pas dénoncées. Le mouvement social n'est plus qu'un instrument dans ce discours et l'anticapitalisme, là, s'apparente à de la novlangue et me semble complètement factice.

Pierrot a écrit:c'était le discours en 1981...
C'est un discours parfaitement social-démocrate, un discours qui fait du parti le porte parole, et l'instrument de la prise du pouvoir dans le cadre des institutions actuelles qui ne sont pas dénoncées. Le mouvement social n'est plus qu'un instrument dans ce discours et l'anticapitalisme, là, s'apparente à de la novlangue et me semble complètement factice.

Si on le voit comme ça, on ne bouge plus le petit doigt, jamais, sur une élection.

Pas d'accord, bien sûr.

D'abord on parle de vraie alternative. Pas d'alternance.
Ensuite, le but est que les partis mettent en oeuvre les propositions du mouvement social. C'est donc eux l'instrument. Et pas l'inverse comme tu le suggères.

Et pour ce qui concerne la remise en cause des institutions, ils peuvent très bien avoir des accords de programmes visant à changer complètement la nature de ces institutions. Puisque ces partis dénoncent autant que toi les institutions actuelles.

On parle bien ici des partis à la gauche du PS. Ceux qui ont pu travailler ensemble, au moins déjà dans trois régions, en mars dernier (Limousin (20%), Pays de Loire, et Languedoc Roussillon). Et c'est pas des sociaux-démocrates, non, non non.

Une alliance Front de Gauche/ NPA pour parler clair!

J'espère avoir été plus clair.

Maintenant, si de toute façon tu ne veux pas entendre parler du tout ni de politique ni d'élections...
C'est autre chose.

Frater

XM

Suite du débat par mail ou MP....

Sujet clos.